L'un des enjeux de ce projet était de faire surfer des personnages sur des vagues en 3D. Mais qu'est-ce qu'une vague en 3D ? La première solution fut de créer une surface déformée par une sinusoïde, sur laquelle seraient disposés les surfeurs. [...] On obtient une succession de vagues, ou plutôt d'ondes qui parcourent le plan d'eau. Mais ces vagues ne sont pas “surfables”, car elles ne se brisent pas, elles ne déroulent pas. Un deuxième système a alors été superposé aux sinusoïdes, celui des vagues-objets. Ce sont de petites surfaces traversées par des cylindres qui tournent en décalage. Chaque cylindre entraîne avec lui la zone de la surface sur laquelle il repose, ce qui donne l'impression d'un tissu que l'on enroule. Le décalage dans l'enroulement des cylindres donne l'effet d'une vague qui monte et déroule, à droite ou à gauche, du centre vers la périphérie. Ainsi ces vagues-objets, elles-mêmes soumises aux secousses de la sinusoïde, peuvent être surfées par les personnages. Toute la dramaturgie du film (l'attente, le départ, les accélérations, les coups de rame des personnages) est conditionnée par cette double nature de vagues et leur apparition. Les surfeurs attendent les vagues “surfables”. – Bertrand Dezoteux et Christophe Kihm
Produits avec les outils de l‘animation en 3D, les films de Bertrand Dezoteux (né en 1982, vit et travaille à Angoulême) côtoient les formes devenues les plus quotidiennes du cinéma de divertissement, du jeu vidéo, et de la publicité, parmi lesquelles ils ravivent des réminiscences médiévales. Adoptant le point de vue du voyageur, ils parviennent à illuminer des aspects habituellement refoulés de la vie en France, et des relations inconscientes à la fiction nationale.