Vortex (2019, France-Liban)
Un parricide devenu assassin par renoncement est ramené à la vie par une sorcière. Liés par le sang, ils s'engagent dans une relation impossible.
Plus que jamais, Christophe Karabache part de l'identifié (un socle "autobiographique") pour déconstruire tout désir et ramasser le récit en trois stases, minant le besoin de rassurance du spectateur. Si les corps s'exposent au plan, en sont pénétrés, les esprits restent eux livrés à eux-mêmes et au cosmos. Verbeux (au meilleur sens du terme), puis élégiaque, le film grignote le cinéma de genre, un filet de sang pour tout fil rouge. Avec son sens inné du payage, la minéralité bretonne n'en finit plus de contempler avec scepticisme les restes de notre humanité. Peu vu dans l'hexagone, la présentation de Vortex en présence de son auteur est un événement de luxe et une vraie expérience de cinéma ! Et là, ne comptez pas sur le plus enragé des cinéastes mal connus pour vous faciliter la tache.
Buffalo Dreams Fantastic Film Festival, best WTF film
Thai International Film Festival,Bangkok, meilleur réalisateur
Calcutta International Cult Film Festival , meilleur film postmoderne
annual ARFF//Around International Film Festival, Amsterdam, meilleur réalisateur
Festival international de films des 5 continents, Vénézuela, meilleur thriller, meilleur soud design
Festival Montevideo Fantastico, meilleur scénario, meilleur acteur, meilleure actrice ...etc...
« Contrastes et balancements, répétitions et déferlements, contemplations et précipitations, Vortex défie la patience, la constance, la tolérance des spectateurs. Rouge de colère comme un tampon périodique exhibé, le film semble attiser les braises pour incendier les écrans. (…) une réflexion absurde sur l'absurdité du monde. » Michel Amarger, Africiné.
Ancien membre du collectif expérimental français L’Etna, Christophe Karabache s’inspire de sa relation conflictuelle à son pays d’origine et d’une petite enfance libanaise impactée par une histoire tragique. Karabache fait d’abord « du sampling créatif » pour marquer « son territoire sémantique en se réappropriant le langage du cinéma, pour le déconsruire, le désintégrer» écrivait Johnny Karlitch dans la revue Noun. Après ce chaos créatif d’une dizaine de courts et moyens-métrages, Karabache assèche la forme et radicalise son langage tout en en allongeant la durée, arpentant des noman’s land documentaires ou fictionnel dont Beyrouth est presque toujours le héros, pour « agir avec un cinéma féroce, sauvage, vulgaire, barbare, brutal, médiocre, mais qui vibre la vie ! »
Christophe Karabache filme comme il respire. Fort. Difficilement. C’est aussi comme cela qu’on entre dans son univers et la critique officielle en ressort éreintée et hargneuse. Définitivement désagréable, éminemment passionnant, ce divin marquis de Karabache a depuis développé un travail singulier avec ses acteurs et réalisé une douzaine de longs-métrages en totale indépendance dont l’originalité et « La pureté du regard » ont été célébrés dans de nombreux festivals autour du monde bien plus que dans notre pays où il continue de faire scandale.