Une rencontre avec les bédouins et les habitants de la frontière nord à Wadi Khaled qui se situe entre le Liban et la Syrie. Un peuple privé d’identité, une terre sans visages, sans paroles…
De cette zone frontalière de non-droit, nous ne verrons à peu près rien, ni n’entendrons le « cri avide d’une terre en sang », mais seulement un écho et des traces. Un hilarant pamphlet en hommage au cinéma ethnographique de Jean Rouch.
Ancien membre du collectif expérimental français L’Etna, Christophe Karabache s’inspire de sa relation conflictuelle à son pays d’origine et d’une petite enfance libanaise impactée par une histoire tragique. Karabache fait d’abord « du sampling créatif » pour marquer « son territoire sémantique en se réappropriant le langage du cinéma, pour le déconsruire, le désintégrer» écrivait Johnny Karlitch dans la revue Noun. Après ce chaos créatif d’une dizaine de courts et moyens-métrages, Karabache assèche la forme et radicalise son langage tout en en allongeant la durée, arpentant des noman’s land documentaires ou fictionnel dont Beyrouth est presque toujours le héros, pour « agir avec un cinéma féroce, sauvage, vulgaire, barbare, brutal, médiocre, mais qui vibre la vie ! »